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Ce moment où je saute dans le vide

C’est doux pour moi de me poser un moment devant cette page blanche et de me relier à moi et à vous, dans ce lien intangible mais réel qui nous connecte…

Je suis toujours émerveillé de voir que, au fil des ans, vous êtes nombreux·ses à recevoir ce que je suis et ce que je partage comme une contribution et cela me fait chaud au cœur !

Ce matin, je regarde la pluie tomber sur la campagne alentour, quelques vaches ruminant tranquillement sous la pluie, comme si de rien n’était… J’aime tellement ces animaux, leur tranquillité, leur doux regard, leur museau humide.

Depuis ma plus tendre enfance, je leur ai toujours parlé et reçu leur douce et puissante énergie en retour et je me sens très chanceux de vivre dans un environnement où je peux les voir une très grande partie de l’année.

D’ailleurs, vous m’avez peut-être déjà entendu dire que depuis 2009 (l’année où j’ai vécu certaines grandes expériences d’Unité), je me vis souvent comme « une vache qui regarde tranquillement passer les trains »…

Ceci pour exprimer combien la manière de fonctionner de mon cerveau et de mon mental a radicalement changé depuis cette année-là !

Je me souviens, avant cela, avoir entendu une fois Eckhart Tolle témoigner que depuis son éveil, il constatait que 70% de ses pensées avaient disparues, et m’être dit « Et bien il en a de la chance, ce n’est pas à moi que çà arriverait ! »… moi qui avait un mental qui pédalait comme un fou au quotidien, avec des tonnes de pensées tournoyant dans tous les sens, ne me laissant aucun répit.

Et puis l’été 2009 est arrivé, ce stage intensif « Qui suis-je ? » avec Nanna Michael et ce moment où, marchant dans la campagne pendant un des temps de « contemplation de la marche », tout s’est arrêté et où je ne fus plus qu’Un avec tout ce qui est.

Dans les jours qui suivirent, j’ai commencé à constater que, à la place de l’agitation mentale habituelle, que je percevais au niveau de mon lobe frontal, se déployait un vaste espace vide, paisible : un grand « rien » au niveau de mon front, depuis lequel ma vision de tout ce qui m’entourait se déployait tranquillement, sans commenter quoi que ce soit de ce que je voyais.

C’était totalement nouveau, inhabituel et déroutant au possible.

Comme passer d’une pièce bruyante et encombrée d’objets à une vaste salle blanche, vide et silencieuse. Ayant tellement souffert de mon agitation mentale, j’ai vraiment savouré de pouvoir enfin goûter cet espace de tranquillité intérieure et de sérénité.

Puis j’ai commencé à me rendre compte que ce calme intérieur avait une conséquence : le ralentissement drastique de mes pensées, s’accompagnant d’une cessation de mes questionnements intérieurs permanents (sur le sens de la vie, sur comment être heureux, etc), avait pour conséquence que je conceptualisais beaucoup moins et avais donc moins « d’idées » sur ce que je voulais dire ou faire.

Plutôt embêtant quand ton job est de créer des stages, des webinaires, des textes, etc.

Soudain, je me retrouvais devant une éternelle page blanche sur laquelle aucune idée ne voulait venir se jeter pour y être exprimée.

Cela m’a pris tout un temps (presque 4 ans !) pour découvrir comment je pouvais, depuis cet espace, capter un filet de conscience, comme un filet d’eau qui viendrait s’écouler jusqu’au papier, pour pouvoir être transmis ensuite.

C’est ainsi qu’en 2013, j’ai commencé à m’asseoir tous les matins, face à la nature, pour écrire un petit texte : mon livre « Au cœur du Vivant » est le recueil de certains des textes qui sont nés de ces matins-là…

C’est la même année, que j’ai commencé à tourner une vidéo par jour, en me posant devant ma caméra (sans micro externe à l’époque, le son était donc assez pourri !), sans rien préparer, en répondant simplement aux questions qui venaient de mes réseaux sociaux : là, j’ai découvert que, dès que j’étais connecté à un·e autre, tout émergeait de moi avec aisance, et depuis un espace de conscience qui me semblait beaucoup plus contribuer qu’avant.

Et c’est encore cette année-là que j’ai lancé les « Rencontres au cœur du Vivant » : un pari fou, celui de dire « Je serai là, tel week-end, on ne sait pas ce qui va se passer, mais on le fera ensemble, à partir de ce qui jaillit dans l’instant »…

Quand j’ai lancé ces premiers stages, la Rencontre durait un jour et il y avait 7 personnes chez moi, dans mon salon : je me souviens m’être dit « et oui, que veux-tu, je ne suis pas Byron Katie, qui veux-tu qui ait l’élan de se déplacer pour venir me voir ? ».

5 ans plus tard, à Toulouse, 600 participant·e·s avaient répondu à mon appel, pour une Rencontre au cœur du Vivant de 3 jours !

Comme quoi il est précieux de persévérer dans nos élans sans se décourager…

Et pourquoi je vous raconte tout çà aujourd’hui ?

Parce que je me suis réveillé ce matin en étant dans l’énergie de la dernière Symphonie de l’Être que j’ai animé à Lyon en juin dernier : c’était mon premier stage depuis le Covid, je n’avais aucune idée si qui que ce soit aurait à nouveau l’élan de me rejoindre pour ce type de stage…

Je me souviens du premier matin du stage, flippant complètement avant de rejoindre ma place sur la petite estrade où se trouvait ma chaise, car je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais pouvoir dire ou faire… et 130 personnes m’attendaient !

Je me revois, m’asseyant sur ma chaise, découvrant tous ces êtres, leur sourire, leur regard ouvert, joyeux de me voir, plein d’espoir dans ce qui va être vécu, et, ce qui m’a le plus touché, confiant que je vais les accompagner à vivre quelque chose de bon pour eux…

Et moi, qui n’ai aucune idée de ce que je vais faire !!!

Ce moment.

Juste avant de se lancer dans le vide.

Ce moment.

Qui requiert que j’ose rester au cœur de ce vide.

Sans me demander ce que je vais dire.

Sans me demander ce que je vais faire.

Sans me demander comment je vais pouvoir contribuer pour eux.

Ce moment,

où j’ose rester au cœur du vide,

sans autre intention que celle de m’y abandonner complètement, totalement,

et de percevoir et recevoir ce qui est là,

dans le Vivant de l’instant éternel,

et qui appelle à être partagé…

C’est comme sauter dans le vide,

en ayant la confiance que « la fonction crée l’organe »

et que des ailes vont pousser dans mon dos…

Et je saute, j’ouvre la bouche,

sans même savoir ce qui va en sortir,

et un mot arrive, puis un autre, puis une phrase,

et je découvre, en même temps que les participant·e·s,

ce qui coule de la Source, à travers moi, en cet instant…

Ce moment-là me terrifiera toujours, autant qu’il est ma plus grande joie :

celle de me sentir traversé par plus vaste que moi,

au service de chacune et chacun…

Ce moment, qui demande tellement de foi pour oser rester là,

sans chercher quoi faire ou dire,

sans chercher à combler ce vide avec quelque chose de préparé,

requiert de s’abandonner totalement dans les bras du Vivant,

de s’y faire petit, dans l’immensité de sa grandeur,

et de se laisser porter par son Amour et sa Sagesse…

Alors, quand je pense à la prochaine Symphonie de l’Être qui va avoir lieu bientôt à Lyon, les 23 et 24 novembre prochains, je ressens cette joie mêlée d’appréhension à l’idée de vivre encore ce moment où je saute dans le vide… et j’ai hâte en même temps d’y être, et de découvrir toutes celles et ceux qui se seront sentis appelés à le vivre avec moi !

Si cela vous parle, vous pouvez  découvrir ce qu’est une Symphonie de l’Être sur cette page : https://www.aucoeurduvivant.com/la-symphonie-de-letre/

Et si cela ne vous appelle pas pour le moment, je fais le vœu que ce que j’ai partagé avec vous aujourd’hui soit un soutien pour vous dans rester au cœur du vide duquel peut jaillir la quintessence du Vivant, se partageant de manière unique à travers vous !

A bientôt pour de prochains partages au cœur du Vivant, et je vous souhaite le meilleur d’ici là !

Issâ Padovani

 


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